Mise en situation :
N’étant pas d’un naturel
séducteur, et mes lieux de rencontre avec la gente féminine
étant assez réduits (je ne supporte pas les boites de
nuits, les bars bruyants et leur carte horriblement chère, et
il est peu aisé d’entretenir une conversation dans un
concert) mon espace de « jeu » se limite à mon
lieu d’étude ainsi que les fêtes organisées
chez des amis (parce que chez moi, j’ai assez donné). Ces
lieux présentent certes une population féminine (ou
pas) abondante (ou pas) mais peu renouvelée.
De plus le caractère éphémère
de la discussion ne permet généralement pas d’initier
des liens nécessaire à l’établissement d’une
relation amoureuse. Je vous tenter de vous donner les clés
pour réussir dans cet exercice périlleux qu'est la
drague en milieu étudiant.
« Guide de la drague en milieu
étudiant »
Engager la conversation :
Faisant partie de la communauté
« études supérieures », vous n’aurez pas
de difficultés à engager la conversation. Généralement
le sujet tourne autour du parcours scolaire, sujet qui, vous en
convenez, est des plus stériles. Vous avez tout intérêt
à changer le cours de la conversation si votre partenaire
semble être sur le point de vous dérouler son CV. Deux
cas possibles
Vous avez à faire à :
- Une fille coincée :
Et là … c’est le drame …
Vous auriez pourtant du le voir : derrière ce petit air
suffisant, ces lunettes, et dans ces habits étriqués,
se cache une coincée. Au mieux vous vous ferez une bonne amie
(mais « faire » pas dans le sens initial que vous vous
étiez fixé avant la soirée) au pire, votre salut
peut venir de quelqu’un qui vous demande, ou d’une bonne
bouteille de vodka (*l’auteur du billet vous recommande Eristoff,
cuvée 2007, un grand cru*). You loose.
- Une fille « open-minded »
:
La présence d’alcool plus ou
moins explicite de votre lieu de rencontre et votre statut d’ «
étudiant supérieur » (à quoi, personne ne
le sait vraiment …) vous amène généralement à
parler des plus grosses conneries que vous et vos potes ayez fait
sous l’emprise de ce divin poison. Vous affectionnez raconter
comment votre pote bourré s’est endormi sur ses clés
devant sa porte, cette histoire provoque l’hilarité, et
l’ami en question ne vous en déteste que plus. Ne
monopolisez pas la parole (vous pouvez ne pas raconter comment un
autre ami s’est ouvert la main en décapsulant une bière)
et laissez la parler de ses ami(e)s afin de pénétrer
(ahem) dans son intimité.
Avec un peu de chances, elle vous
donnera des informations sur ses goûts, ce qui vous permettra
de réaliser de superbes enchaînements afin de prolonger
la conversation et de lui montrer que vous portez de l’intérêt
à ce qu’elle dit (même si vous trouvez que son débit
d’inepties mériterait une page dans le Livre des Records).
Ce soir, vous êtes consensuel :
vous décidez de supporter l’insipide musique qu’elle
écoute, voire même vous vous intéressez à
la magnifique affaire qu’elle a faite en achetant ce petit haut
vert en solde qui lui va si bien (mais que vous aimeriez qu’elle
quitte à un moment ou un autre).
La conversation va bon train,
n’hésitez pas à lui offrir à boire (c’est
vos potes qui ont payé les bouteilles). Si cette conversation
suit le schéma habituel des conversations de filles (à
savoir elle parle d’elle et vous vous êtes d’accord) vous
aboutirez à une phrase contenant l’élément clé
suivant
« bla bla bla ... mon ex bla
bla bla » : Attention !!! en cas de rencontre fortuite avec
cette personne, votre santé bucco-dentaire risque d'en prendre
un sacré coup dans les dents. Cependant, information cruciale
: elle est libre ! Vous pouvez donc prendre un ticket près du
guichet et essayer, tel Mr Bean dans un de ses célèbres
épisodes, de voler un ticket présentant un numéro
inférieur aux votre à une personne présente dans
la salle d’attente.
« bla bla bla ... mon copain
bla bla bla » : Deux cas possible
- Vous êtes prié de calmer
vos (h)ardeurs
Le filet de bave qui s’écoule
de votre bouche et la légère excroissance dans votre
pantalon vous ont trahi. Chose aussi violente qu’un « Finish
Him » sous Mortal Combat, le bijou qu’il lui a offert qu’elle
vous exhibe. Si elle mentionne le prix que cette pacotille à
coûté à sa moitié, soyez heureux, vous
venez d’échapper à une prédatrice sans merci,
une poufiasse. Retour à la case Vodka (*l’auteur du billet
vous recommande également Zubrowska, cuvée 2007*). You
loose.
- Elle veut que vous sachiez que son
actuel est un gros naze.
Ne surtout pas lui demander pourquoi
elle reste avec lui, puisque la réponse se solde par un «
bah parce que je l’aime » naïf, ce dont vous vous
contrefoutez. Mais comme vous êtes un homme, et que
contrairement aux femme, vous aimez la logique, vous ne pourrez vous
empêcher de lui poser cette question sommaire. Si sa réponse
est un « bah je sais pas », faufilez vous dans cette
brèche.
Ne l’interrompez pas, elle ne va pas
tarder à vous décrire les choses qu’elle déteste
chez son copain. Vous n’avez plus qu’a faire preuve d’adaptation
: s’il fait le con quand il est bourré, ne buvez pas ce soir
et restez sérieux …
Poursuite de la conversation
La conversation va bon train, vous
arrivez à lui décrocher quelques sourires, vos
pitreries semblent l’intéresser et vous en apprenez
énormément sur ce pauvre petit chien qu’elle avait
quand elle était petite et qui est mort percuté par une
voiture. Vous entendez, non pas les trompettes de la gloire, mais les
gazouillis des oiseaux des lendemain amoureux.
Cependant, ne négligez pas
votre environnement. Rappelez vous que vous êtes en milieu
étudiant, et qu’a tout moment, un pote éméché
peut venir interrompre votre discussion et anéantir tous les
efforts consentis pour passer pour un type bien auprès de la
donzelle. D’après la loi de Murphy, ce genre d’interruption
arrive … 99% du temps.
Généralement votre pote
(qui bizarrement devient sur l’instant le pire enculé que
vous connaissiez) vous demandera un renseignement du genre « Ou
qu’elle est la bouteille de whisky » ou « C’est où
les chiottes ». Attention ! ne pas avoir le réflexe du «
DTC », n’oubliez pas, vous êtes quelqu’un de bien.
Répondez à votre ami d’une manière assez sèche
afin qu’il comprenne que sa présence vous importune, puis
regardez la demoiselle en lui adressant un regard signifiant «
putain qu’est ce qu’il est méga lourd, mais tu comprends
c’est quand même un pote » (oui parfois un regard vaut
mieux qu’un long discours (vulgaire qui plus est) ). Ou pire, vos
prétendus amis, vous voyant entrain de discuter avec une
personne de sexe féminin (ce qui n’a jamais du leur arriver)
peuvent prendre l’initiative fort déplaisante de tenter de
vous déstabiliser par un chant étudiant tel qu’un «
Paye ton cul ». Là encore, rappelez vous que vous êtes
un type bien, un type bien ne peut pas décemment se balader
les fesses à l’air. Utilisez une fois de plus le regard
méchant envers les initiateurs de ce chant guerrier et le
regard « putain qu’est ce qu’il est méga lourd … »
à la demoiselle.
La conversation déroule,
déroule, vous ne voyez pas le temps passer (ne regardez
surtout pas votre montre, la fille interpréterait cela comme
un ennui que son discours vous occasionne). Vient le moment fatidique
: elle se sent fatiguée ( évidemment il est … 23h …
d’où l’expression « aller se coucher avec les poules »
désignant une personne couche tôt).
Dites vous que la suite vaut bien que
vous écourtiez votre soirée. Deux raison peuvent la
pousser a vouloir rentrer si tôt : elle à du travail
demain (cf paragraphe « coincée »), ou elle est
réellement épuisée. En tant que gentleman,
proposez de la raccompagner, on ne sait jamais quel individu bizarre
pourrait lui faire du mal sur le chemin du retour (même si ce
soir, son plus grand prédateur n’est autre que vous). Si
elle vous dit que ce n’est pas la peine, insistez. Oui elle habite
a perpet’, oui il fait –2 degrés dehors et il vous semble
avoir vu des manchots traverser le passage clouté, mais vous
n’en apprécierez que plus la chaleur d’un corps collé
contre vous.
Au cours de la balade, maintenez la
conversation. Si vous sentez que votre attirance (ou du moins votre
désir) est réciproque, tentez une manœuvre périlleuse
: vous saisir de la main de la demoiselle. Vous serez fixé :
si la demoiselle se laisse faire, c’est un signe positif comme quoi
« y’a moyen » comme disent les djeunz. Si elle la
rejette : You Loose.
Rappelez vous que vous ne pouvez tenir
en aucun cas l’auteur de ce billet pour responsable de votre échec.
*Si vous êtes pas doué, c’est pas sa faute !* . Vous
pouvez abandonner la demoiselle sur le trottoir te retourner à
la fête vous mettre la mine que vous vous étiez juré
de prendre avant de rencontrer cette sublime créature (même
si l’adjectif qui la désigne maintenant commence toujours
par un « s » mais n’est pas aussi respectueux à
son égard). Bien évidemment, vous la raccompagnerez
jusqu’au bout, vous êtes quelqu’un de bien au fond.
Point de chute :
En cas de réussite, deux choix
s’offrent à vous : ou vous la raccompagnez chez elle, ou
vous l’invitez chez vous. Tout dépend de l’état de
votre appartement : s’il ressemble à un musée
hébergeant une collection de fringues sales et de boites de
kébab, ne lui proposez pas de l’accueillir chez vous, encore
plus si vous n’avez rien à lui offrir afin qu’elle reste
un instant dans votre sinistre appartement.
Cependant, si vous la raccompagnez
chez elle, cela risque de se solder par un au revoir sur le
paillasson et à un « à bientôt »
qu’elle vous enverra le dos tourné, déjà
rentrée dans son habitation.
C’est pourquoi il est bon que votre
appartement soit toujours rangé (*l’auteur du billet rigole
en écrivant cette phrase*), ou du moins de jouer les cache
misère à l’approche d’une fête (*technique de
l’auteur du billet : la partie la plus haute du placard est un
cache misère de choix*) et que vous ayez toujours une réserve
de trucs genre thé, café, petits biscuits et
accessoirement préservatifs (protégez vous, toussa
toussa)
Résumons nous : il existe donc 2
possibilités
- Chez elle :
Comme je l’ai évoqué
plus haut, si votre rencontre se termine sur un au revoir chaleureux
et amical, certes chaleureux, mais amical, vous n’avez plus qu’à
rejoindre la fête que vous avez quitté, et essuyer les
brimades de vos amis vous voyant revenir bredouille. La encore,
conseil éthylique : Whisky coca, N’importe, Cuvée
2007, dégueulasse mais alcool des dépressifs dans les
films et romans.
Si elle vous invite à pénétrer
… dans son appartement, c’est un bon point. Elle vous fait
confiance. Si elle vous invite à boire quelque chose, c’est
un bon point. Refusez l’alcool (ce serait bête de craquer
arrivé a ce stade) et privilégiez les boissons chaudes
apaisantes (thé, mais pas de tisane, il ne faut pas que la
demoiselle s’endorme, enfin, pas encore …). Evidemment, préférez
prendre ce breuvage allongé sur le canapé/lit plutôt
que debout.
-Chez vous :
Même principe, invitez la à
se mettre à l’aise, ne lui proposez pas d’alcool mais une
boisson chaude pour vous remettre de votre traversée du désert
glacé qui vous sert de terre d’accueil étudiante.
Que les choses sérieuses
commencent :
Profitez de ce moment de détente
pour tenter de nouvelles manœuvres militaires telles que l’enlacer,
toussa toussa, *bordel l’auteur du billet va quand même pas
tout vous expliquer !*. Une fois arrivé à ce stade,
vous avez atteint la phase la plus incertaine : vous n’êtes
plus maître de la situation (les femmes prennent le pouvoir, ça
y est, nous courrons à notre propre perte). Restez calme,
priez pour ne pas avoir un désagrément de type corporel
(envie de faire pipi/caca soudaine ou pire encore, le coup de la
panne, mais pas celle d’essence) et tout devrait bien se passer. Si
vous échouez à ce point, c’est à dire que la
fille vous fait comprendre qu’il va falloir que vous partiez car
elle est fatiguée et que donc ce ne sera pas ce soir que vous
conclurez, dites vous que ce n’est que partie remise. Vous pouvez
retourner à la fête que vous avez lâchement
abandonné et rejoindre vos amis, le sourire au lèvre,
en leur annonçant fièrement que vous êtes «
casé ».
Si ce soir est LE Grand Soir, pensez à
remercier l’auteur du billet (*L'auteur du billet accepte les
paiement par chèques et par Paypal*)
En espérant que vous aurez eu
autant de plaisir à lire ce billet que j’en ai eu à
l’écrire
L’auteur du billet.